Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux et autres choses de peu, c‘étaient, aux peuples anciens, les appâts de la servitude, le prix de leur liberté, les outils de la tyrannie. Les anciens tyrans avaient ce moyen, cette pratique, ces allèchements pour endormir leurs sujets sous le joug. Ainsi les peuples abêtis, trouvant beaux ces passe-temps, amusés d‘un vain plaisir qui leur passait devant les yeux, s‘accoutumaient à servir, aussi niaisement mais plus mal que les petits enfants qui, pour voir les luisantes images des livres enluminés, apprennent à lire.
de: "Discours de la servitude volontaire"